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Ma petite vie à Bangkok
27 août 2014

''Good Morning Vietnam!''

Cambodge, fait; Laos, fait; Chine, fait; Singapore, fait (2 fois plutôt qu’une); Malaisie, fait; bientôt l’Indonésie… après mon troisième voyage en Asie et près d’un an à vivre en Asie du Sud-Est, je me disais qu’il était inconcevable que je n’aie toujours pas visité mon deuxième voisin de droite, d’autant plus que je me considère une foodie – lire ici, amoureuse de la bonne bouffe, et qu’on m’avait vanté, au combien souvent, les mérites de la bouffe viet! Mais avec ses nombreuses régulations et l’obligation de voler pour s’y rendre, un weekend ne suffisait pas. J’ai donc attendu le moment parfait pour combiner visa run, vacances et journées fériées en Thaïlande, et j’ai mis le cap sur la capitale vietnamienne.

 Hanoi

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Il n’en faut pas long pour qu’Hanoi me charme, où, dès mon arrivée, des arômes de coriandre fraîche se mélangent à ceux du bœuf cru dont le bouillon fumant s’occupe de la cuisson; mes sens s’activent, il faut que j’y goûte. Quel délice cette soupe phở (on prononce ‘phaaa’). Mais c’est loin d’être fini. Un petit stand m’offrira plus loin un délice des dieux : un shake à l’avocat. OH MY GOD. Un avocat entier, du lait eagle brand, du petit sirop magique (que j’essayerai de découvrir l’identité tout le long de mon voyage mais en vain, nous l’appellerons alors sirop magique, tout simplement), de la glace et le tour est joué. Je ne veux pas savoir le nombre de calories qui s’y trouvent – car j’en consommerai pratiquement deux par jour pendant tout mon séjour, mais ce shake remporte dorénavant la palme d’or de mon top 10 des shakes (on en consomme tellement en Asie qu’à un certain moment j’ai cru bon les classer - celui à l’avocat vient de détrôner le menthe-coco-ananas goûté au Laos).

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Bon, malgré que je pourrais vous parler de la bouffe viet pendant des heures – ha oui, j’ai aussi oublié de nommer les rouleaux de printemps frais, miammmm – j’ai aussi fait d’autres activités à Hanoi que de manger (hey oui!). Avec un joli petit lac en son centre, Hanoi est une belle ville sympathique malgré sa grosseur. Sa vie très animée autour du West Lake rassemble touristes et locaux, qui se divertissent au son de musique, spectacles et prestations. Des centaines, que dis-je, des milliers de motocyclettes font d’une traversée de chemin un véritable challenge. Je me balade ainsi dans Hanoi, à d’abord visiter la cathédrale St-Joseph, monument important de style néo-gothique datant du 19e siècle. Puis je visite le temple de la littérature, qu’on appelle aussi le sanctuaire du Prince propagateur des Lettres, qui consiste en un temple confucéen, le plus important des temples de la Litérature du pays et dont son mur d'enceinte date de 1833. Plus tard, un spectacle de marionnettes sur l’eau (rối nước) me montrera la culture vietnamienne à son meilleur: il s’agit d’une forme d’art originale apparue au Vietnam au 10e siècle, alors que les villageois avaient appris à se divertir pendant les périodes d’inondations en réalisant des spectacles de marionnettes sur l’eau, d’abord aux enfants, puis, bientôt, à toute la population. Des musiciens, des explosions, de la fumée, des percussions, des conteurs, des éclats d’eaux, des dragons et des princesses: jamais je n’aurais cru qu’un spectacle de marionnettes m’auraient aussi fasciné à mon âge!

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Sa Pa

Le soir venu, je sautais déjà dans l’autobus de nuit en direction de Sa Pa, région montagneuse du Nord du Vietnam qui partagent ses frontières avec la Chine. Baguette à la main (merci colonisation française!), après m’être fait barouater d’un bord puis de l’autre d’abord en scooter, puis en tuktuk, je me dirige vers la gare (j’appréhendais déjà ce trajet de nuit, moi qui n’a jamais de bonnes expériences avec les transports en Asie). 1h30 plus tard, l’autobus arriva enfin. Quelle surprise se fut de découvrir les superbes bus VIP (et cette fois-ci, du vrai VIP!) vietnamiens: chaque passager a son propre petit lit qui se penche à l’horizontal, le tout sur deux étages. Bonne nuit, on se voit dans 10 heures!

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L’arrivé à Sa Pa se fit sous la pluie, mais je m’en doutais bien en allant dans cette région où les quatre saisons sont présentes en une seule journée. Je troque les mini shorts et la cami pour mes pantalons longs et mon imper; brrr, le climat est effectivement différent. 6h du matin et les rues grouillent déjà, animées par ces femmes de toutes âges venant des minorités avoisinantes, pour la plupart des H’Mong. Elles sont mignonnes; peignes dans les cheveux, vêtus d’habits traditionnels, souvent portant leur bébé noué dans leur dos; ce n’est pas pour rien qu’on plie aussi facilement à leur acheter un de leur fameux bijoux ou sac tressé à la main. Elles vous repèrent dans la rue telles des lionnes affamées; si vous en refusez une, trois autres viendront. Et elles sont tenaces! Mais pour 0,50$ ou 1$ - selon vos talents en négociation, ce petit bracelet changera tout dans la vie de cette femme.

Je vais au marché matinal faire quelques provisions en vue de cette expédition de hiking, puis je rejoins d’autres randonneurs au point de rencontre. Notre guide est aussi une de ces femmes des tribus dans les montagnes. Âgée de 19 ans, elle a un enfant de 4 ans et un de 6 ans, et est mariée depuis l’âge de 13 ans. Elle vit avec son époux dans la montagne; lui cultive le riz, et elle, est guide. Elle m’avouera plus tard qu’elle ne veut plus avoir d’enfants car elle se trouve maintenant trop vieille pour cela. Je m’abstiens à ce moment de lui révéler mon âge…

vietnam6Plus d’une vingtaine de kilomètres nous amèneront pendant deux jours à traverser différents villages de montagnes, au travers des champs de riz en terrasse, des buffles et des femmes des minorités, car les hommes travaillent au champ. Des paysages à couper le souffle, de la pluie, des rayons de soleil et des frissons, je marche dans les montagnes, tantôt en remerciant la vie de m’offrir de telles beautés, tantôt en placotant avec les femmes H’Mong – qui, à force de parler aux touristes, ont étonnement un très bon anglais! Bien qu’à chaque arrêt elles nous demandent d’acheter leurs bijoux, couvertures et sacs, il est intéressant de marcher avec elles. Une curiosité réciproque s’installe; je leur pose beaucoup de questions sur leur vie, et elles m’en posent tout autant. Une jeune fille fait d’ailleurs toute la marche avec nous jusqu’à son village, petit bébé de quelques mois emmitouflé dans son dos.

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Nous arrivons à Ta Van, petit village de montagne où environ 1000 H’Mong, Giay et Red Dao habitent, et, pour cette nuit, quelques touristes en plus. Une famille nous accueille dans sa maison, où des petits matelas bien placés un à côté des autres feront guises de nos lits pour la nuit. Mais avant tout, la famille cuisinera un excellent repas vietnamien, où rouleaux de printemps, sautés de légumes, poulet à la coriandre et Bun Thang (vermicelles de riz) compenseront pour toutes les calories dépensées dans la journée. La famille d’accueil, dont l’anglais est très limité, s’amusera dans la soirée à nous offrir de leur alcool de riz fabriqué maison. En fait, je crois qu’ils s’amusent plus à nous voir tituber après tous les verres consommés par certains! Couvre-feu de 21h oblige, nous rejoignons nos petits lits pour une bonne nuit bien méritée.

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Un réveil au son du coq, un lever du soleil dans les terrasses de riz, des buffles déjà au travail; il en est de même pour nous! Après un bon petit déjeuner cuisiné par notre famille d’accueil et des aurevoirs émouvants, nous reprenons le chemin. Une autre belle journée nous attend, à marcher dans les montagnes – au soleil cette fois!, à visiter des chutes et d’autres villages de minorités sur le chemin, jusqu’au retour à Sa Pa en début de soirée. Une dernière balade au marché, je me permets de vivre pour une dernière fois ce grouillement dans les rues de Sa Pa, où barouettes, buffles, voitures, autobus de touristes et villageois vivent en harmonie au coucher du soleil. Il est déjà temps pour moi de reprendre l’autobus (le superbe autobus!) de nuit en direction d’Hanoi. Une courte visite à Sa Pa certes, mais au combien enrichissante, culturellement, mais surtout, personnellement.

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La Baie d’Halong

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Un voyage au Vietnam, dans le nord du moins, n’est pas complet sans la visite de sa célèbre baie d’Halong, site inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO (et on comprend bien pourquoi devant sa beauté). On m’avait conseillé d’opter pour une croisière d’un minimum de deux nuits, histoire de m’imprégner totalement de l’environnement, et aussi d’éviter le trop-plein de touristes d’un jour. Les conseils avaient vu juste : je passai deux merveilleuses journées dans le golfe du Tonkin, à respirer le bonheur parmi ces grandes falaises escarpées.

Dès l’embarquement sur le bateau - un magnifique bateau en bois, digne des films ancestraux, je me vois attribuer une cabine au premier étage, avec vue sur la baie. Je suis jumelée avec une australienne qui, elle aussi, voyage seule. Ça clique assez vite nous deux, à notre grand bonheur. Après un copieux repas vietnamien, à le savourer à la manière familiale (lorsque l’on partage les plats avec tous les convives – manière typique de manger en Asie), nous partons dans un plus petit bateau, que j’appellerais plutôt canot, afin d’aller explorer la magnifique Baie d’Halong. Visites de grottes, hiking sur les montagnes escarpées pour des points de vue à couper le souffle et baignade animent notre après-midi. Le tout se termine par une balade en kayak au soleil couchant, me laissant bouche bée devant ce paysage majestueux.

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De retour sur notre bateau, un cours de cuisine vietnamienne nous attend, durant lequel nous apprenons à faire des rouleaux de printemps. Un souper digne du Titanic, puis on nous offre l’opportunité d’aller faire une partie de pêche aux calamars. Nous pêchons à la torche, c’est-à-dire que des lumières attirent les petits poissons qui eux, attirent les calamars – je rectifie, sont supposés attirer les calamars. À un certain moment – après deux heures précisément, je commence à penser qu’aucuns calamars ne se trouvent dans ces eaux et que les employés du bateau ont fait un bon coup en nous envoyant pêcher, comme cela on ne s’ennuierait pas! Puis, au moment où j’allais accrocher ma perche, je voir arriver, éclairé par les torches, un calamar, tout doucement, tranquillement. Je n’y crois pas. Seul dans les eaux, il est à moi. L’équipage au complet, et sûrement celles des bateaux avoisinants, m’entendent m’écrier de joie devant ma prise! Il faut dire que j’ai été la seule à pêcher quoi que ce soit ce soir-là (bon ok, j’en suis fière!).

À 4:30am, mon alarme sonne – à ce moment ma coloc australienne ne m’aime peut-être plus, pour assister au lever du soleil, grandement recommandé par une voyageuse rencontrée à Hanoi. Et si je peux la revoir un jour, je vais la remercier, car le spectacle en vaut le coup. Derrière les rochers, au son des premiers pêcheurs qui posent leur filet à l’eau, le soleil pointe ses premiers rayons; j’assiste à ce spectacle majestueux, café vietnamien à la main. ''Good Morning Vietnam!''Pourquoi sommes-nous toujours impressionnés devant les couchers, et spécialement les levers du soleil, jour après jour? Du moins, moi je le suis!

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Nous passerons ensuite la journée à naviguer dans la Baie, visitant d’abord une ferme de perles où se fait l’élevage d’huîtres, savourant nos derniers repas sur le bateau et profitant de ce moment de repos pour lire mon livre sur le pont tout en observant le paysage. Est-ce cela le bonheur?

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Même si je n’ai eu qu’un bref aperçu du Vietnam durant ce court séjour, j’ai été charmée par ce pays où on peut encore sentir les rouages du passé. Au terme figuré, mais aussi propre, puisque vous sentirez l’odeur de baguettes sortant du four à pain à tous les coins de rues, vestiges d’une colonisation française (bon, elle parle encore de bouffe!). Les vietnamiens sont accueillants, souriants, et bien qu’un tantinet tannants, mais bon, cela fait partie de l’expérience! Malgré que je sois partie faire ce périple seule, je n’ai jamais vraiment été seule. Il est surprenant de constater à quel point on rencontre des gens lorsqu’on voyage seul. J’imagine que c’est parce qu’on s’ouvre davantage aux autres que lorsque nous sommes déjà accompagnés. Et les gens sont étonnement tout autant réceptifs à ces nouvelles rencontres, ce qui rend les échanges encore plus intéressants. Et ce qu’il y a de beau dans le fait de voyager seul, c’est de savoir prendre nos moments de solitude et d’en profiter. De pouvoir délaisser ces relations éphémères pour de nouveaux chemins, car on sait que quelques heures plus tard, quelques kilomètres plus loin, quelques autobus de nuit plus tard, on en trouvera d’autres. Des gens qui viennent et vont dans nos vies, de quelques heures à quelques jours, mais qui, à leur manière, auront apporté un regard nouveau à notre vie. Une nouvelle façon de penser, ou simplement un itinéraire qu’on n’avait pas pensé; peu importe la raison de leur présence sur notre chemin, je me doute qu’elle ne soit sans raison. Je ne reverrai sûrement jamais ce couple d’australiens rencontré dans l’autobus de nuit, ou encore cette jeune allemande partie parcourir le monde, mais je me souviens de chaque sujet de conversation que nous avons eu, si brefs soient-ils. Comme quoi, rien n’arrive pour rien dans la vie!

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Ma petite vie à Bangkok
  • À la demande générale, je reviens avec mes récits de voyage, cette fois-ci concernant mon aventure de un an à Bangkok. Je vous parlerai de mon travail, de ma vie de quartier, de mes voyages, de mes rencontres, bref, d'un peu de tout ! Bonne lecture !
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