Khao Yai National Parc

Le weekend dernier, je m’évadais encore de la ville de Bangkok (bon vous allez vraiment dire que je n’aime pas Bangkok, non, non, détrompez-vous, j’aime seulement le contraste que m’offrent ces petits weekends dans la nature), pour aller visiter le Parc National Khao Yai, au Nord-Est de Bangkok. Une fois de plus, on show up samedi matin à la gare d’autobus de Victory Monument. La procédure est simple : on crie "Khao Yai? Khao Yai?", et tout d’un coup quelqu’un nous répond "Khao Yai!". Tiens, on l’a trouvé. 4 $ pour 3 heures de bus. Parfait ! On part en retard, l’air climatisé ne fonctionne pas, il fait 35 degrés dehors (donc je vous laisse imaginer à l’intérieur), on est entassé comme des sardines, le chauffeur nous impose sa musique à des décibels que mes oreilles ne peuvent supporter, spécialement tôt samedi matin. Mais ça a couté 4$.  

C’est en motocyclette qu’on découvrira le parc. Un parc magnifique où le vélo de montagne et de route est une des principales attractions. La fan de vélo que je suis se met à rechercher l’endroit pour en louer, malheureusement cela devait se faire à l’extérieur du parc, avant d’y entrer. Bon, je reviens c’est certain.

Bien assise sur la motocyclette, on parcourt le parc. Dans les premiers kilomètres, j’aperçois une pancarte : Cobra’s crossing (traverse de Cobras). Houuu. Quelques kilomètres plus loin, Elephant’s crossing (traverse d’éléphants). Mieux, je me dis. Les routes et les paysages sont à couper le souffle. Il y a des singes un peu partout sur le bord du chemin. La circulation est même arrêtée une fois à cause de deux éléphants qui traversent. Wow. Moment magique. Merci Thaïlande de me permettre de vivre d’aussi beaux moments.

Comme tout bon voyage est parsemé d’anecdotes, une belle crevaison vient nous déranger alors que nous nous apprêtions à regarder le coucher du soleil près d’un lac. Heureusement, les employés du parc ont réussis à comprendre, par nos signes et notre gestuel à faire fuir une tribu, que nous avions besoin d’aide. On nous dit que quelqu’un va venir dans 30 minutes. Parfait, juste le temps de regarder le soleil se coucher. C’est à cet instant que j’ai appris ce qu’était le "TTS - Thailand Time Style". Ce 30 minutes s’avéra plutôt à être une heure, puis deux…  Et oui, il ne faut pas être pressé ici. Et lorsqu’on vous dit une durée de temps, hey bien prévoyez le double, peut-être même le triple.

C’est en camping que nous avons passé la nuit, un camping très sauvage où des dizaines de cerfs ont fait de cet endroit leur maison. Les singes aussi. Si vous avez le malheur de laisser un peu de nourriture à l’extérieur de votre tente, vous aurez de la belle visite le matin venu ! Nous avons donc loué tentes, matelas de sol et couvertures et nous sommes installés près de la rivière. Plus tard, en soirée, nous apprendrons que la rivière est aussi la maison de crocodiles.

Je vous ai souvent parlé de la chaleur de Bangkok, du 30 degrés même en pleine nuit. De mes gilets à manches longues qui dorment dans mon placard car les porter serait un supplice. Je n’avais donc pas prévu le 10 degrés qu’il ferait dans ce parc une fois le soleil couché. Quel contraste ! Les quelques vêtements que j’avais pris soin d’amener avec moi pour le weekend, se résumant à un maillot de bain, des shorts et des camisoles, se sont vite retrouvés en multiples couches sur moi ! Je n’étais pas fâchée de constater la chaleur des premiers rayons du soleil vers 4h du mat. C’est promis, je ne me plains plus jamais de la chaleur de Bangkok.

Le dimanche, nous avons passé la journée à visiter de magnifiques cascades, dont celle où a été tournée le film "The Beach" avec Léonardo Dicaprio, Namtok Haeo Suwat. Un groupe de jeunes moines s’y trouvait, ce qui rendait le paysage très authentique, très zen, très serein. J’y serai restée des heures. À penser. À sourire. Dans l’effervescence de Bangkok, je ne m’arrête rarement. Boulot. Gym. Zumba. Verre entre amis. Shopping. Cours de Swing. Meet Up. Essai de nouveaux restos. Visite de temples. Je pars de chez moi à 7h45 et y revient bien souvent qu’à 22h. J’ai donc pris le temps, le Thailand Time Style pour une fois, pour réaliser que je vivais une belle expérience et que j’étais bien heureuse avec mon choix, finalement, d’être venue ici. On ne sait jamais si on prend les bonnes décisions dans la vie, et ce n’est qu’en prenant du recul plus tard qu’on le réalise. J’aurais bien pu rester dans mon petit confort à Québec (et Dieu sait que je suis bien), mais je suis plutôt sortie de cette zone de confort pour venir dans un endroit que je ne connaissais à peine pour y commencer un nouvel emploi, devoir m’y faire de nouveaux amis, créer de nouvelles références et m’habituer à un style de vie très différent. Ce genre d’expériences (que je commence littéralement à collectionner) m’apprend beaucoup sur moi-même. Je me découvre, découvre mes intérêts, découvre de nouvelles passions, découvre ce que j’aime et ce que j’aime moins. Il n’est donc pas si facile de sortir de notre zone de confort, j’en conviens, mais cela nous permet d’orienter notre vie pour se rapprocher de nos objectifs et par le fait même d’apprendre beaucoup sur soi-même.

Faites quelques chose de différent cette semaine, sortez de votre zone, si confortable soit-elle. Je ne vous dis pas de déménager au Japon, mais simplement de poser un geste que vous n’avez pas l’habitude de faire. Prenez une douche froide; empruntez un chemin différent pour vous rendre au boulot; parlez à un inconnu dans la rue; laissez tomber votre téléroman préféré pour une soirée; inscrivez-vous à ce cours d’espagnol, de guitare ou de tennis que vous avez toujours voulu suivre; appelez cet ami que vous n’avez pas vu depuis plus d’un an; allez porter un petit plat cuisiné à votre voisin. Franchissez des frontières inhabituelles, dépassez vos limites personnelles. Ça ne sera pas toujours facile, ho non. Mais comme C.S. Lewis l’a si bien dit, the "Experience is that most brutal of teachers. But you learn, my God do you learn".