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Ma petite vie à Bangkok
7 février 2014

Un pays à découvrir, le Cambodge

Non mais saviez-vous qu’il y a à peine 30 ans de cela, un génocide rasait le quart de la population du Cambodge ? Dans les années 70 ! Pas au moyen-âge là ! En 1976 ! À la tête de cette atrocité : les Kmers Rouges, ce mouvement politique et militaire communiste radical d’inspiration maoïste qui a dirigé le Cambodge de 1975 à 1979. Je n’embarquerai pas dans les détails politiques, mais je vous suggère de lire sur le sujet ou mieux encore, de visiter le Cambodge. 

C’est comme cela que m’a accueillie ce pays, à la frontière, en feuilletant mon Lonely Planet dans la file d’attente où s’empilaient des centaines d’immigrants thaïlandais désirant traverser. Bref, je voulais en savoir plus. Bien que Olivier alias grand-connaisseur-de-toute-l’histoire-s’étant-passée-partout-dans-le-monde-et-ce-depuis-le-début-des-temps (il m’étonnera toujours!) m’aie expliqué l’atrocité par laquelle le peuple cambodgien avait passé, j’ai surligné, entouré, marqué d’un astérisque et plié la page de mon livre vis-à-vis les Killings Fields à Phnom Phen, pour être certaine de ne pas passer à côté de cette visite.

Bon, mais avant tout, revenons à ma frontière. Parce que tant que je n’aurai pas obtenu mon visa cambodgien, autant oublier mon apprentissage sur les Kmers Rouges ! Venant tout juste de quitter notre charmante Koh Chang, nous nous sommes levés avant même le soleil en cette journée du boxing day pour éviter l’attente à la frontière.

Fail. On n’était pas les seuls à avoir eu cette idée.

Quand on atteint finalement le douanier, photo passeport et argent en main, on se fait harceler par des dizaines de cambodgiens qui veulent nous aider à faire notre visa car, à leurs dires, il est beaucoup trop difficile à faire par soi-même. Come on. On n’est pas nés de la dernière pluie. Merci de ton aide (et de ta tentative d’extorsion d’argent), mais je vais le faire moi-même !

Visa en main, on met les pieds au Cambodge. Enfin. À quelques mètres seulement de la Thaïlande, mais tout semble si différent. Je suis choquée, émerveillée, froissée, fascinée; c’est ça être dépaysée, non ? J’adore ! Les rues ne sont plus asphaltées, les villages semblent soudainement si pauvres, les vaches se promènent dans la rue. Welcome to Cambodia !


cambodia1Nous décidons de filer vers Kampot, cette petite ville portuaire qui a connu son heure de gloire à l'époque coloniale grâce au commerce du poivre de Kampot. Malgré un trajet en mini van digne de l’Asie du sud-est, c’est-à-dire empiler 20 passagers sur une capacité de 10 (dont certains passagers appartiennent au règne animal), les bagages attachés derrières par manque d’espace, un enfant assis sur mes genoux et l’arrêt chez la famille du conducteur pendant une bonne demi-heure, nous arrivons finalement à destination. La colonisation française (1863-1953) se fait vite sentir, à mon grand bonheur, par cette odeur de baguette fraîchement sortie du four vendue à tous les coins de rues pour 0,12 $. Kampot, et sa ville voisine Kep, auront eu de quoi nous occuper pour quelques jours. Visite d’une ferme de poivre, de cavernes, de marchés typiquement locaux, de plages, de parcs nationaux et dégustation de poissons avec leur fameuse sauce au poivre de Kampot. Un must : le crabs market à Kep, marché où les pêcheurs locaux amènent leurs fraîches prises, au grand bonheur des amateurs de poissons et fruits de mer. 

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Puis ce sont les plages de Sihanoukville qui nous accueillent, Otres Beach pour être plus précis, magnifique plage à l’allure hippy. Baignade, Saturday night market, fête foraine cambodgienne, trip de plongé au coucher du soleil, excellents poissons et fruits de mers fraîchement pêchés (pour moins de 2 $ l’assiette!); cette petite place nous charmera très vite!

De retour en mini van, direction la capitale : Phnom Phen. Cette fois-ci, je me jure de ne plus jamais reprendre de mini van, puisqu’en plus d’être empilés les uns par-dessus les autres, plusieurs cambodgiens n’ont, comment dire, pas l’habitude des transports et le tiers des passagers est malade. Je vous épargne les détails.

cambodia5Arrivée (enfin) à Phom Phen, on se dirige rapidement vers la visite des Killings Fields et de la prison S-21, deux sites qui ont été témoins du meurtre de centaines de milliers de personnes sous le régime des Kmers Rouges. Visite très émouvante, me rappelant les camps de concentration en Allemagne et en Pologne. J’en apprends davantage sur ce génocide, malgré les émotions que cela entraînent.

Nous passons la veille du jour de l’an dans la capitale, accompagnés de nos deux amis qui y travaillent. Visite de temples, célébrations du nouvel an et night market sont à notre horaire. Il est intéressant de constater la construction de nouveaux buildings et le développement de certains quartiers : est-ce Phom Phen le prochain Bangkok ? Je devrai y retourner dans 30 ans pour vérifier ! Quand vient le temps de planifier notre déplacement vers notre dernière destination, la mini van n’est même plus une option. Destination Siem Reap, en bateau ! 

 

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Bien qu’un peu plus long, je conseille vivement de faire ce déplacement en bateau, naviguant sur la rivière Tonle Sap, à travers les villages de pêcheurs. Siem Reap nous aura simplement charmés, tout comme le reste du Cambodge d’ailleurs. Hôte du fameux temple d’Angkor, plus grand site religieux au monde, nous avons mis pas moins de 3 jours à visiter ce sanctuaire, sans même avoir le temps de tout voir. Nous avons préféré le faire en vélo plutôt qu’en tuk-tuk, désirant une plus grande liberté et surtout, nous permettant de sortir des sentiers touristiques. Ces sites religieux empreints d’histoire m’ont fascinée. Quelle grandeur, quelle beauté. Construits dès la première moitié du 12e siècle, il s’agit tout simplement de bijoux architecturaux. Ce n’est pas pour rien que le temple d’Angkor figure dans le classement des merveilles du monde. Et pour qu’un temple nous fasse lever à 4 :00 am et faire 10 km de vélo à la noirceur pour y voir le lever du soleil, ça devait être beau pas à peu près ! 

 

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Somme toute, mon voyage au Cambodge figure dans les plus beaux endroits que j’aie eu la chance de voir jusqu’à présent. J’ai aimé être dépaysée, ne pas me sentir toujours confortable, être émotionnellement touchée.  J’ai aimé cette influence française, cette bonne baguette de pain et ce bon thé. J’ai aimé m’en donner à cœur joie dans la dégustation de poissons et de fruits de mer.  J’ai aimé voir le sourire sur le visage des Cambodgiens, malgré le fait que leurs grands-parents, et parfois même leurs parents, frères et sœurs, aient été victimes de ce triste génocide.

Haa pis ouais, à mon retour à Bangkok, j’ai du reprendre une foutue mini van. Je ne m’en sauverai jamais…

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Commentaires
M
Allô Caroline,<br /> <br /> Tu ne cesses d'encenser la fameuse baguette française et le bon thé...<br /> <br /> Mais je suis follement intriguée par l'accompagnement au toupet "curly" <br /> <br /> qui sied au pied de cette fameuse croûte aux dorures caramélisées...<br /> <br /> Et j'adore voyager sous ta plume exotique...<br /> <br /> Tourlou,<br /> <br /> Micheline
Ma petite vie à Bangkok
  • À la demande générale, je reviens avec mes récits de voyage, cette fois-ci concernant mon aventure de un an à Bangkok. Je vous parlerai de mon travail, de ma vie de quartier, de mes voyages, de mes rencontres, bref, d'un peu de tout ! Bonne lecture !
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